D'un point de vue MPLYien, il est préférable de s'inscrire à un hébergeur où vous avez chantier libre sur les choses, sans s'embêter pour autant à y mettre en place un site, et s'en servir juste pour y déposer du contenu, plutôt que de souscrire à un service prêt-à-emploi sur lequel on n'a pas le contrôle.
Le but de ce dossier est de vous présenter 3 notions essentielles à tout webmaster, qui sont celles d'hébergeur, de nom de domaine, et de CMS.
La mission d'un hébergeur est effectivement de disposer de l'infrastructure nécessaire à la mise en place d'un environnement web. C'est à dire un espace de stockage sur une machine, depuis lequel les fichiers seront accessibles aux visiteurs de votre site web.
En terme logiciel, cet environnement web est au minimum syndical composé d'un support de PHP et de MySQL. Cet ensemble est parfois dénommé «LAMP», pour Linux+Apache+MySQL+PHP, qui sont les briques logicielles auxquelles d'autres peuvent s'y substituer.
Nous ne nous intéresserons pas à ces fonctions, mais outre la possibilité de faire tourner des sites web, il est possible pour un hébergeur de vous donner un accès complet à un système d'exploitation. Il s'agit de location de «serveur privé» pour reprendre le terme des hébergeurs professionnels. Cela se fait généralement par le biais de l'outil SSH, pour lequel on vous donne un accès administrateur (root). Les intérêts de ce type d'accès sont assez variés: avoir un serveur de courriers éléctroniques, faire des serveurs de jeux, utiliser des outils complémentaires pour ses sites web comme planifier l'éxécution de scripts, faire un VPN…
Essayons de nuancer la définition classique d'un hébergeur.
Pour répondre au besoin, il existe des hébergeurs professionels, des associations, mais aussi des particuliers, voire vous-même (auto-hébergement).
Parlons de ce dernier cas. On peut en effet héberger un site web en disposant de peu de moyens, c'est à dire un ordinateur classique (ou un autre type de machine sur lequel on peut installer des logiciels libres) disposant d'un accès internet.
La mise en pratique de cette démarche est l'objet du site auto-hébergement.fr.
Les principaux freins à l'auto-hébergement sont:
Selon chacun, ces incommodités peuvent toutefois être acceptées.
Dans un futur qu'on espère proche, cette précarité de l'auto-hébergement pourrait être palliée par 2 biais:
Si l'auto-hébergement est un objectif difficile à atteindre sans avoir de solides connaissances en informatique, nous pouvons toujours chercher à nous en rapprocher. Il n'est en effet pas souhaitable de se servir de Facebook comme moyen de disposer d'un site web au rabais. Il n'est pas non plus souhaitable de faire de la sous-traitance en consitituant son site internet par l'agrégation de multiples services dont chacun nous est hors de contrôle. Il faudra donc viser l'usage de logiciels libres, couplé à des façons de s'héberger aux dimensions plus auto-gestionnaires.
Nous avons mentionné les hébergeurs professionnels, associatifs, ou individuels. Récapitulons donc les quelques démarches possibles…
Par hébergement professionel, on entend les offres commerciales. C'est la solution employée par la grande majorité des sites web actuels. Le coût varie de ~2€/mois pour louer un simple espace web et ~10€/mois pour louer un «serveur privé virtuel». Les petites offres des hébergeurs pro sont en général mutualisées ou virtualisées, c'est à dire que les ressources d'une même machine sont partagées entre les utilisateurs. Ils peuvent aussi louer des serveurs «dédiés», notamment pour des sites à plus grosse fréquentation, et dont les coûts peuvent monter très haut pour les sites très demandeurs en ressources (dépend du type d'activité, et du nombre de visites).
Consiste à mutualiser les infrastructures informatiques par le biais de structures dont on appréciera la politique de fonctionnement. Plusieurs associations de ce type existent, dont des autogérées, qui ont pour modèle économique l'adhésion, le prix libre ou le don.
La plupart des associations ne proposent comme service qu'un espace web offert avec l'adhésion, mais certaines peuvent également proposer d'utiliser un serveur privé virtuel, parfois en contrepartie d'une contribution financière plus importante (~5€/mois).
Le recours à un hébergeur associatif est celui que nous envisagerons dans cet article. Il y a en particulier flopée de petites structures qui soutiennent les initiatives libres, militantes, artistiques…
Vous trouverez plus bas une liste de tels hébergeurs.
Nous avons déjà évoqué l'auto-hébergement. Les limites de cette démarche viennent du fait que cela requiert une bonne ligne aDSL (voire fibre optique), et un investissement plus lourd en temps et connaissances (il faut savoir administrer une machine sous Linux). Cette démarche est en tout cas l'une des solutions type «réappropriation de la technologie» répondant à nos préoccupations internetesques.
Vous pourrez trouver plus d'informations sur le site auto-hebergement.fr.
Une autre méthode possible consiste à squatter. On peut considérer que toute machine connectée à internet peut être mise à profit: serveur piraté (il s'agit d'une possibilité sans doute sous-exploitée), squatter le serveur de la boite dans laquelle on bosse… mais on admettra que ces opportunités sont rares.
Nous avons également évoqué le peer-to-peer, l'inconvénient est qu'un site disponible via ces réseaux n'est pas accessible via l'internet classique. Il faut donc que vos visiteurs disposent du même logiciel peer-to-peer pour pouvoir y accéder. Dans certains cas, si vous souhaitez simplement mettre à disposition une grosse archive (par exemple, contenant des albums), il vous serait possible d'utiliser BitTorrent. Il s'agit d'un usage adéquat pour la distribution de certains gros fichiers, mais trop peu dans les moeurs pour ne pas requérir en parallèle la mise en place d'un site web classique.
Et comme rien n'est parfait, l'usage de services tiers (exemple: archive.org, ou d'autres recensés dans cette page) n'est pas à proscrire dans l'absolu et peut être envisagé au cas par cas.
C'est en général le nom du site web, plus précisément, c'est ce que taperont les internautes dans la barre d'adresse de leur navigateur pour arriver sur votre site. Le nom de domaine de ce site est mauvaispourlesyeux.tk.
La plupart du temps, il faut payer pour disposer d'un nom de domaine (~5€/an). Mais étant donné qu'il s'agit d'adresses hiérarchisées (ce sont les “.” dans l'adresse qui indiquent les séparations, le plus haut niveau étant tout à droite), et qu'en général seul le domaine de deuxième niveau est payant, il est possible d'utiliser un sous-domaine gratuitement en s'inscrivant sur le site qui gère le domaine.
Soyons plus clairs: il vous sera probablement nécessaire de payer pour avoir un site style “mangezvegan.org”, mais vous n'aurez pas à payer pour avoir un sous-domaine de toile-libre du type “mangezvegan.toile-libre.org”.
La plupart des hébergeurs vous offrent ainsi un sous-domaine, dont le nom n'est pas toujours sexy et peut être un peu long. L'avantage est qu'ils vous le filent généralement sans intervention de votre part, tandis qu'acquérir un nom de domaine requiert un peu de configuration pour faire le lien entre votre hébergeur et le prestataire du nom de domaine (que l'on appelle un «registrar»).
Il s'agit en fait d'un espace disque en ligne auquel on accède généralement au moyen d'un client FTP (expl: filezilla dont voici un guide d'aide).
Sur cet espace web, vous devriez pouvoir stocker tout type de fichiers : images, textes, musiques… Ils pourront ensuite être consultés par le biais d'un simple navigateur.
La capacité de stockage varie selon l'hébergeur et peut aller de 100Mo (ce qui peut suffire) à beaucoup plus.
C'est sur cet espace web que vous devrez aussi copier le code informatique qui gère la présentation et le fonctionnement de votre site.
Sans code HTML ou PHP, cet espace web peut, selon les hébergeurs, avoir une présentation par défaut qui ressemble à ceci:
Cette présentation par défaut peut remplir son objectif: partager du matériel numérique.
A partir de là, on a le choix, entre :
Avant de pouvoir placer un contenu sur un site, il faut mettre en place l'infrastructure logicielle qui permet de gérer le contenu. Des logiciels appellés CMS (Systèmes de Gestion de Contenu) remplissent cette tâche. Le CMS utilisé sur mauvaispourlesyeux est DokuWiki, et il s'agit d'un wiki. De nombreux choix sont possibles, selon le type de site que vous souhaitez. Vous pouvez ainsi vouloir un site de type blog, de type wiki, un site qui sert juste à entreposer des fichiers (dans ce cas-ci, vous n'avez même pas besoin d'installer un CMS), ou bien un site que vous aurez vous-même conçu sur mesure.
L'installation d'un CMS n'est pas compliquée, il suffit de télécharger son code (en général une archive dans laquelle se trouvent de nombreux fichiers écrits dans un langage de programmation tel que PHP), et de placer tous ces fichiers sur l'espace de stockage du site. En vous rendant sur le site au moyen de votre navigateur (vous y entrez le nom de domaine), si les fichiers du CMS sont présents, un assistant relativement simple devrait vous permettre de finaliser l'installation et de configurer le logiciel.
La plupart des CMS fonctionnent avec des comptes utilisateurs, donc vous créez un compte avec login + mot de passe, et vous pourrez très vite publier des textes, images ou autres selon ce que permet le CMS.
L'utilisation d'un CMS n'est pas obligatoire, mais est une solution commune qui évite d'avoir à écrire soi-même le code du site, d'autant que bon nombre de ces CMS sont des logiciels libres et sont plutôt bien foutus. Il vous reste éventuellement à personnaliser l'apparence du CMS, plusieurs thèmes sont en général disponibles sur le site du CMS, ou bien quelques maigres connaissances en design web peuvent vous permettre d'adapter des thèmes existants et donc de procurer à votre site une apparence un peu plus unique.
Type de CMS | Nom | WWW | Remarque |
---|---|---|---|
Blog | Dotclear | WWW | Un moteur de blog initié par un français, notamment utilisé par Free |
Blog | Wordpress | WWW | Un moteur de blog assez complet |
Blog | Pelican | WWW | Un moteur de blog minimaliste et un peu à part car écrit en python |
Forum | FluxBB | WWW | Un forum minimaliste que j'aime bien |
Forum | PhpBB | WWW | Un forum autrefois très populaire, mais un peu “usine à gaz” |
Wiki | MediaWiki | WWW | Le logiciel wiki utilisé par wikipedia |
Wiki | DokuWiki | WWW | Un wiki simple à la base adapté à l'écriture de documentation |
Gallerie Photos | ZenPhoto | WWW | Un système de gallerie photos et même videos relativement minimaliste |
Portail | Joomla | WWW | Un portail généraliste qui rassemble plusieurs fonctions de publication |
Portail | SPIP | WWW | Un portail généraliste à la base conçu pour l'édition de journaux en ligne |
Rendez-vous sur les sites de ces CMS où vous aurez éventuellement une démonstration du type de fonctionnalités offertes par le logiciel.
Vous pouvez même utiliser plusieurs CMS différents sur un même site web pour combiner les fonctionnalités.
Chaque CMS induit un type d'usage et d'organisation. Tous offrent une certaine flexibilité. Certains comme les wikis ont le don d'être plus participatifs et collectifs que les autres, tout en convenant également à un usage individuel.
Hormis Pelican, tous les CMS ci-dessus sont écrits en PHP.
Il arrive qu'un CMS ne s'installe pas bien sur un hébergeur du fait que les CMS peuvent avoir des éxigences techniques un peu différentes, et aussi que chaque hébergeur ne propose pas exactement la même plateforme. Ca arrivait surtout avec les hébergeurs au rabais comme Free.fr, mais ça devrait moins être le cas à notre époque. Vous pouvez toujours tenter de vous renseigner au préalable.
Voir aussi:
Un CMS étant un “système de gestion de contenu”, il ne s'agit que d'un cas particulier d'usage d'un espace web, mais on peut aussi vouloir faire autre chose. D'autres types de logiciels web peuvent servir des usages personnels/utilitaires (lecteurs de flux RSS en ligne, par exemple), ou d'autres qui sont plus orientés «réseaux sociaux» ou communautaires. Vous pourrez vous en faire une idée en suivant l'actualité de l'auto-hebergement, ou en consultant l'annuaire waah.info.
Evitez d'utiliser des services hébergés sur des machines qui ne sont pas sous votre contrôle. Il s'agit essentiellement de bouts de code javascript (jquery, outils de statistiques…) ou de services externes d'hébergement (de «fonts», d'images…).
Utilisez les extensions firefox RequestPolicy et Noscript. Vous constaterez ainsi à quel point les sites peuvent être dépendants de ressources extérieures pour s'afficher convenablement. L'usage de telles ressources est donc à éviter (voire à proscrire).